Le jour où j’ai repris la main

C’est un jour qui m’a profondément marquée. Un jour de printemps en 2009, où je faisais la 1ère journée de séminaire de ma formation de coach.

Depuis de nombreuses années, je me morfondais dans un boulot d’ingénieur qui me déprimait, tout dans ma vie semblait se déliter lentement mais sûrement, et je glissais mollement vers la dépression qui me semblait inéluctable.

A ce stade de mon propos, je sens que vous vous dites « ouh là, ça a pas l’air fun son histoire… » et que je risque de vous perdre. Rassurez-vous, c’est comme les livres de Barbara Cartland, ça finit bien : restez !

Donc j’en étais là de ma déprime lorsque j’ai abordé ce séminaire. Alors que je venais de faire plusieurs choix importants (quitter Paris, changer de métier, devenir indépendante), j’avais malgré tout encore l’impression de subir ce qui se passait dans ma vie.

Avant de nous demander de nous présenter, la formatrice (Sylvie Baille, géniale !) nous a fait un topo sur ce que c’est qu’être coach, comment on est responsable de sa vie, etc. Intellectuellement, ce qu’elle racontait me semblait totalement juste. Pourtant ça ne correspondait pas à ce que je percevais dans ma vie.

Puis vint mon tour de me présenter. Je me suis levée, mise face au groupe, et j’ai commencé :

« Bonjour, je m’appelle Emilie Laermans, j’ai 32 ans, et ça fait 9 ans que j’accepte de subir un boulot que je déteste… »

Séquence émotion.

C’était la première fois que je le formulais, que ça sortait de ma tête. La première fois que je sortais de l’intellectualisation pour dire les choses, pour les ressentir. En quelques secondes, je me suis rendu compte que je n’étais pas la victime que je croyais être : j’avais choisi de rester dans ce travail. Je n’étais victime que de moi-même et de mon entêtement à rester dans ce métier si bien payé, si confortable. J’avais le choix, et j’avais choisi le malheur doré sur tranche. Gloups.

Autant vous le dire : cette découverte ne fut pas facile à digérer. Croire que l’on est victime des autres, d’un système, de la société est certes pénible. Se rendre compte qu’on est soi-même l’artisan de son malheur, c’est autrement plus douloureux. J’ai bien sûr été tentée de me dire « Mais non, ce n’est pas moi, j’étais coincée… ». Heureusement, dans l’environnement dans lequel j’étais (la formation de coaching), ce n’était pas possible.

Depuis je n’ai de cesse de reprendre mon pouvoir partout où je l’avais abandonné à d’autres.

Pas par l’effet d’une quelconque magie, comme peuvent le prétendre certains gourous peu scrupuleux, mais par la volonté et la discipline. Certaines reconquêtes furent faciles et rapides, d’autres plus fastidieuses. Toutes ont été possibles.

Et chaque jour je mesure le chemin parcouru, et je me réjouis d’avoir eu la force de m’éloigner de cette destinée fatale.

Et je vécus heureuse et j’eus beaucoup d’enfants (j’en ai déjà 2, ça suffit pour faire de moi une digne héroïne de conte de fée, non ?).

THE END 😉

6 commentaires

  1. Et je te souhaite d’y arriver 🙂
    Et surtout, garde bien en tête ton objectif de liberté : de nombreux entrepreneurs se lancent pour ça, et finissent encore plus asservis à leur travail que quand ils étaient salariés !

  2. Je parlais récemment avec une podologue qui m’expliquait qu’elle s’était mise à dos tous ses collègues en cherchant à se prendre en main pour faire évoluer son cabinet et sa pratique. C’est aujourd’hui l’une des seules à remplir chaque jour son agenda mais tout le monde lui reproche de ne pas avoir attendu comme il est coutume de le faire dans ce métier.. je crois que ton histoire s’applique à beaucoup d’entre nous, et j’ajouterais que se reprendre en main demande le courage d’aller contre les autres, qui chercheront toujours à se mettre en travers de votre route… Bonne chance !

    1. Oui, j’ai aussi des copains dans des professions paramédicales qui pestent parce qu’ils ne peuvent presque rien faire en termes de communication, sous peine de se faire exclure de leur association pro.
      C’est vrai que ça demande du courage d’être à contre-courant, de ne pas faire comme tout le monde.
      Et c’est vrai aussi que ceux qui n’ont pas votre courage vont essayer de vous faire rentrer dans le rang.
      Mais ça vaut le coup !!

  3. Votre témoignage me rappel mon expérience personnelle. J’ai décider l’année dernière de quitter mon job qui j’aimais mais qu’on ne me laissait pas faire correctement. J’ai décidé alors de prendre ma vie en main et de travailler seul dans mon propre projet. J’ai quelques soucis car il est en démarrage mais au moins je suis heureuse de ce que je fais.

    1. Vous avez eu le courage de vous libérer, bravo ! Je vous souhaite une belle réussite 🙂

  4. Bien le bonjour Émilie, merci de partager ceci avec nous. Certains ici ont certainement eu des expériences similaires, il faut vraiment avoir le courage de se lancer. Être salarié et de plus ne pas faire ce que l’on veut c’est pitoyable si je peux le dire. Il faut vraiment trouver un moyen de se libérer financièrement. Au début de toute entreprise il y a toujours des difficultés mais il faut bien s’informer. Ainsi qu’avoir des bonnes connaissances dans le domaines, tant intellectuelles que physiques. Merci pour votre article qui booste encore ma volonté. À très vite !

Répondre à Emilie Laermans Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *