Vous avez peut-être déjà vécu ce phénomène : quand on a quelqu’un dans le nez, on va prendre mal la moindre remarque de sa part, alors qu’avec un autre ce serait passé sans problème.
J’ai travaillé l’an dernier avec un chef d’entreprise qui vivait ça avec l’un de ses collaborateurs : dès que le malheureux bougeait une oreille, ça agaçait souverainement son patron. Le collaborateur, lui, se sentait agressé à chaque fois qu’il était en présence du patron. Le tout dans une TPE, imaginez comme l’ambiance était bonne au bureau…
Pourtant, ils souffraient tous les deux de cette tension entre eux, et avaient envie d’en sortir. Mais dès qu’ils étaient ensemble, c’était plus fort qu’eux : ils retombaient dans le conflit.
Les causes du conflit
Il y a bien sûr de multiples raisons qui font qu’un conflit puisse rendre une telle ampleur. Aujourd’hui, je vous parlerai de de la raison majeure qui est la source de très nombreux conflits pourris : l’interprétation.
Quand quelqu’un dit ou fait quelque chose en face de vous, vous aller donner un sens à ce qui se passe. Or cette interprétation que vous faites va dépendre :
- de votre culture : en fonction des pays, les règles de bienséance ne sont pas les mêmes
- de votre éducation, des croyances que vous vous êtes forgées en grandissant : vous pensez peut-être qu’une personne qui gribouille sur sa feuille est quelqu’un qui s’ennuie, alors que certains ont besoin de ça pour mieux se concentrer.
- de ce que vous pensez de vous : si vous manquez de confiance sur un dossier, vous serez plus enclin à penser qu’on vous méprise
- de votre relation à la personne en face de vous : si vous pensez qu’une personne vous méprise, alors vous allez tout interpréter en ce sens…
L’interprétation vous éloigne de la réalité
Vous le voyez, l’interprétation est un chose très personnelle, et qui n’a rien à voir avec la réalité des faits. Un simple bonjour dit de manière neutre peut suffire à déclencher un conflit si la personne à qui on le dit est mal disposée. On a tous vécu des situations ubuesques comme celle-ci, par exemple avec un conjoint, un enfant, un parent…
Je suis passée un jour à deux doigts d’un conflit avec un ouvrier dans une usine Renault où je faisais un stage pour un truc tout con. Un monsieur est venu me saluer, et je lui tendu la main … sans retirer mes gants de protection. Il m’a fusillé du regard ! Je vous jure, s’il avait eu des yeux revolver, je ne serais plus là pour en parler !! Je ne connaissais pas le code, et lui prenait comme un manque de respect le fait de ne pas retirer ses gants pour lui serrer la main.
Des motifs de conflit aussi con(sistant)s que celui-là, j’en rencontre presque tous les jours.
Alors, pour vous aider à sortir de vos interprétations et à en revenir aux faits, je vous propose cette vidéo, faite par un confrère. Il y parle de l’échelle d’inférence, un outil petit mais costaud pour en revenir à ce qui s’est vraiment passé, et discuter des faits (pas de leur interprétation).
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Bonjour Emilie
Bien dit tout ça.
N’oublions pas que si nous ne faisons pas un travail sur nous même, le clash peut survenir à tout moment.
Notre instinct de survie, que nous avons dans nos gênes depuis toujours, peut vite prendre le dessus.
Et c’est notre cerveau reptilien (à l’image des premières bêbêtes sur terre) qui va prendre le relais. Et lui, il ne fait pas dans le détail. La colère est une émotion primaire difficile à maitriser.
Le stress provoqué par le conflit va induire un mécanisme de défense, ce qui en soit n’est pas mauvais.
Mais lui succède à la vitesse de l’éclair la phase de lutte.
Et comme, dans notre société moderne, nous subissons plus d’événements stressants que notre « biologie interne » ne peut en supporter, on n’est pas loin du mot qui tue voire même de la baffe qui part toute seule.
Tout le monde doit donc arriver à prendre de la distance, presque instantanément, face à une situation de conflit.
A moins que vous ayez envie de satisfaire les besoins de votre cerveau reptilien. Après tout, un petit coup de gueule de temps en temps, ça ne fait pas de mal. Non?
Les japonais, ils ont des punching-ball avec l’effigie de leur patron dessus. Un autre moyen de gérer le conflit qu’on pourrait avoir avec lui. Faut dire qu’avec les samurai on ne rigole pas.
Comme tu dis, l’élément culturel n’est pas pour rien dans notre réaction.
Bon, j’arrête Emilie puisque tu nous apprends à nous contrôler, je ne vais quand même pas parler de ça.
Juste un truc pour finir. Pour bien gérer le conflit il faut l’extérioriser et ne pas refouler à tout va. Avec le cumul, la tuyauterie cardio-vasculaire finira par péter un jour.
Voilà, voilà.
Sinon Emilie, tu oses de nouveau sortir après ta cure?heuu…contre la grippe…Bon rétablissement
Christian
Hey, Christian !
Bienvenue chez moi 🙂
Je ne suis pas fan du punching ball, ni des stages où il faut crier et taper pour extérioriser sa rage. Ça n’est qu’une expression détournée de la colère, qui sert à faire baisser un peu la pression, mais le problème reste entier.
Je suis plutôt une adepte de la méthode directe : j’ai un problème avec quelqu’un, je lui en parle (fut il mon chef). Il n’y a que comme ça qu’on arrive vraiment à trouver des solutions. Ça demande un peu de courage, bien sûr, mais moins que de supporter au quotidien une situation dans laquelle je me sens mal…
Évidemment, pour que ça soit fructueux, il faut apprendre à dire les choses pour qu’elles soient acceptables pour l’autre. J’en parlerai dans un autre article.
Voilà voilà 😉
Tiens, le facteur vient de m’amener ton colis de millepertuis. C’est malin… :p
A+
Emilie
Bonjour,très bon article
Merci pour vos articles
Merci pour cet article, top 😉
Il est important de prendre du recul et de faire un travail sur soit même.
Cet article est très intéressant et surtout très enrichissant !
Merci bien!
on va un article sur : comment vaincre le covid 19